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Musée Chanvre & Ganterie
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70 ans de GANTERIE à COGNAC
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Couramment porté par les Nobles depuis le Moyen-Age, le gant se popularise dans la seconde moitié du 19ème siècle et devient un indispensable complément vestimentaire.
En France, au début du 20ème siècle, le gant de peau est produit dans 5 villes,
dont Saint-Junien qui est le principal centre de confection du gant de luxe.
Léonard Braud, né au village de Verlhac dans la commune de Cognac-le-Froid,
dirige les établissements Deslys à Saint-Junien.
Comme souvent à cette époque, l'entreprise comprend : mégisserie, teinturerie et ganterie.
Après avoir été confronté, en 1923, comme tous les patrons gantiers saint-juniauds, à un long et dur conflit ouvrier, il délocalise, le 3 juillet 1924, un atelier dans sa commune de naissance.
Alors que les gantiers de Saint-Junien, qui se disent artistes en ganterie, portent chemise blanche, gilet, cravate et souliers, les nouveaux gantiers de Cognac-le-Froid sont encore en sabots.
En quelques années l'effectif atteint 20 coupeurs et plus de 30 ouvriers dont la plupart travaille à domicile.
Si le bâtiment de Cognac est plus un atelier qu'une vraie usine, sa représentation à des fins publicitaires en impose.
En 1935, mécontent du résultat qu'il obtient aux élections municipales, Léonard Braud licencie tout son personnel. La ganterie repart cependant quelques temps après, mais avec seulement la moitié du personnel.
En 1937, André Billat, frère de René et Henri, gantiers à Saint-Junien depuis 1928, ouvre une nouvelle ganterie à Cognac-le-Froid.
A la veille de la guerre, la confection des gants procure du travail à de nombreux habitants de la commune.
Pendant la guerre la production diminue, mais les femmes assurent la continuité de la ganterie.
Ensuite la production connaît son apogée dans les années 50.
Les établissements Billat continuent leur activité avec 30 à 40 ouvriers.
En 1945, Bernard Martial et Louis Dupouy s'installent au village des Baschauds, et emploient de 20 à 25 personnes
Adrien Rathier qui se met à son compte en 1948 occupe entre 60 et 70 ouvriers. A sa retraite, sa femme continue l'activité.
Lucien Vevaud emploie 20 à 25 personnes sous l'appellation Gants Jacky, prénom de sa fille.
Son frère Gaby Vevaud fait travailler un nombre presque équivalent d'ouvriers.
De nombreux artisans s'installent à leur compte, entre autres :
Félix Mirgalet, Robert Morange, Marie-Louise Michel et Jean-Claude Vauzelle.
Une partie du travail est effectuée en atelier, mais une quantité remarquable l'est au domicile des ouvriers. Même si elle est fonction des commandes et donc plus irrégulière, cette activité procure un revenu complémentaire aux activités agricoles.
Le coupeur, il s'agit toujours d'un homme, suit son activité sur les bulletins de passe, sur lesquels sont notés : le nombre et la nature des peaux emportées, le nombre de paires à obtenir dans ces peaux suivant la taille et les caractéristiques des gants à confectionner.
La gantière, couturière, suit son travail sur son carnet de couture. Elle note, pour chaque catégorie de gants et pour chaque date le nombre de paires livrées.
Les rues du bourg et les villages résonnent alors du bruit saccadé des machines à coudre.
Le bourg grouille d'un va-et-vient incessant des coupeurs et couturières qui viennent prendre la peau à travailler ou livrer leur production aux ateliers.
Mais dans les années 60, l'usage du gant de ville est abandonné progressivement.
Georges Vanaverbeck a développé en 1951 la confection de vêtements de cuir
Adrien Rathier avec sa femme Marie-Louise se tournent aussi vers cette fabrication.
La ganterie Billat dirigée par Gisèle et Jean BILLAT, diversifie également sa production : gants de sports, mais aussi de travail, moufles et gilets pour l'armée et l'administration
Avec la fermeture de cette ganterie en 1994, ce sont 70 ans de ganterie, activité qui avait animé et fait vivre la commune, qui prennent fin.